Par Léon Tolstoï
Il ne suffit pas de se dire que chaque homme a la même âme que moi ; il faut se dire qu’en chaque homme vit le même principe qui vit en moi. Tous les hommes sont séparés les uns des autres par leurs corps, mais ils sont tous unis par le même principe spirituel qui donne la vie à tout.
Un fleuve ne ressemble pas à un étang, un étang à un tonneau et un tonneau à un seau d’eau. Mais dans un étang, dans un fleuve, dans un tonneau et dans un seau il y a la même eau. De même, tous les gens sont différents, mais l’esprit qui vit en eux tous est le même.
Tous les malheurs des hommes ne sont pas causés par les mauvaises récoltes, les incendies, les brigands, mais simplement parce qu’ils vivent en désaccord. Ils sont en désaccord, parce qu’ils ne croient pas à la voix de l’amour qui vit en eux et qui les appelle à s’unir.
Sénèque disait que tout ce que nous voyons, tout ce qui vit n’est qu’un seul corps ; tels les bras, les jambes, l’estomac, les os, nous sommes les parties de ce corps. Tous, nous sommes venus au monde de la même façon ; tous, nous voulons notre bonheur ; tous nous savons que nous ferions mieux de nous entraider que de nous exterminer et tous nous avons un germe d’amour les uns pour les autres.
Comme des pierres, nous formons une même route et nous nous écroulerons, si nous ne nous soutenons pas.
Source : extrait de « La voie de la vie » de Léon Tolstoï, FB Editions.