Par Gurdjieff
Mourir signifie que l’homme doit se libérer d’une multitude de petits attachements et d’identifications qui le maintiennent dans la situation où il se trouve actuellement.
L’attachement aux choses, l’identification aux choses, maintiennent vivants dans l’homme un millier de « moi » inutiles. Ces « moi » doivent mourir pour que le grand Moi puisse naître. Mais comment peuvent-ils être amenés à mourir ? ils ne le veulent pas.
C’est ici que la possibilité de s’éveiller vient à notre aide. S’éveiller signifie réaliser sa propre nullité, c’est-à-dire réaliser sa propre mécanicité, complète et absolue, et sa propre impuissance, non moins complète, non moins absolue.
Lorsqu’un homme commence à se connaitre un peu, il voit en lui-même bien des choses qui ne peuvent pas ne pas l’horrifier. Tant qu’un homme ne se fait pas horreur, il ne sait rien sur lui-même. Un homme a vu en lui-même quelque chose qui l’horrifie, il décide de s’en débarrasser, de s’en purger, d’en finir.
Et en sentant sa nullité, un homme se verra tel qu’il est en réalité, non pas pour une seconde, non pas pour un moment, mais constamment et il ne l’oubliera jamais. Cette conscience continuelle de sa nullité lui donnera finalement le courage de « mourir », en renonçant positivement et pour toujours à tous ces aspects de lui-même qui ne présentent aucune utilité du point de vue de sa croissance intérieure, ou qui s’y opposent.
Source : https://www.vivrelibre.net – Décembre 2016